LA PIÈCE DÉTACHÉE,  ÉVOLUTION DE MON REGARD TECHNOLOGIQUE


Je suis artiste plasticien et je fête cette année mon demi-siècle d'existence, celle de l'artiste otaku de la pièce plastique, celle du poète nourri par les jeux de langage oulipiens et franglishes de ma mythologie personnelle, mes convictions sur ma nature propre, mes fonctionnements fondamentaux, mes possibles. Des vocabulaires, j'en ai tout un univers. Je scinde mes activités dans plusieurs ensembles distincts les uns des autres, j'alterne. J'ai mes grandes applications, mes chantiers permanents où il y a la vie, mes discours, mes savoir-faire, mes parcours cohérents dorénavant stabilisés. En m'ouvrant sur internet par mon site, je diffuse des images, des histoires et quelques articles explicatifs sur mon oeuvre, ma personne. Tout ça fait des aller-retour, c'est mon savoir vivre intellectuel. Avec mes possibilités, je sais comment utiliser mes pièces détachées, les optimiser au maximum dans mes représentations, mes oeuvres avec mon regard technologique qu'il faut expliciter.


Mon Initiation au regard technologique
Tout a commencé dans mon enfance où j'ai joué avec les premiers lego, grandi dans du mobilier contemporain. Les Lego étaient à cette époque très basiques et venait juste après les mécano en métal de la décennies précédente. Dans mes dernières réalisations, le bathyscaphe du commandant Cousteau, des maisons modernes. Comme couleur, il y avait essentiellement le blanc, le bleu (rails), le gris, le rouge( roues et mécanismes). Ensuite, les maquettes et les premiers scratches, le super diorama (disparu) et là précision, collages, peinture, décorations décalcos, et déjà adolescent à démonter, bricoler. Il y a ce ce tronc commun qu'ont vécu les garçons occidentaux des 60's et qui a ensuite continué dans la perfectionnement de jouets dus aux possibilités qu'offre la matière plastique.


Au lycée technique, j'ai passé un baccalauréat de construction mécanique où je me suis formé aux travail du métal avec les machines, à la physique des forces mécaniques, la résistance des matériaux,la réalisabilité en bureau d'étude, l'outillage, les automatismes industriels et autres bases sur le courant dans les moteurs électriques. Ces bases d'ingénieries ne me quitterons jamais et m'auront permit d'avoir un réel accès à la chose industrielle et de développer ma curiosité dans les domaines les plus divers, les plus pointus aussi. Après le lycée, je n'opte pas pour étudier le design mais le domaine sonore.


Au terme de ma formation et de mes études lyonnaises, pour mon diplôme de compositeur acousmatique, parallèlement à une oeuvre enregistrée d'une vingtaine de minutes, je présentais un grand projet d'installation mécanico-acoustique qui regroupait un maximum d'idées sur la chose. J'avais également développé des pratiques sculpturales plastiques, petites, utilisant les spécificités des  bandes amorce colorées. J'ai été initié à l'écoute réduite de l'objet sonore et de son trafficage en studio, transposé. Il faut dire que je m'étais initié aux problématiques de l'art contemporain avec des amis de la fac et des beaux-arts et la grande influence des machines célibataires, de Marcel Duchamp, du machinisme. Le numérique arrive, les interfaces sont inabordables, nous sommes à un tournant. Je me retrouve contraint d'abandonner la musique faute de studio pour travailler lors de mes premières années à Paris, au début des 90's.


La pièce détachée miniature, cellule formes-objet couleur
Étant retourné au maquettes-sculptures , je travaille avec Michel Gondry dont je suis proche et je m'initie aux petits effets spéciaux de plateau. Je pratique quelques années intermitentes dans le décor et parfois les accessoires pour vivre. Grâce à mes petites oeuvres amusantes et projets acoustiques, la chance de faire de bonnes rencontres amicales, je reçois de nombreux encouragements et développe une pratique artistique qui combine méta-bricolage avec mon recours aux pièces de maquettes, aux pièces miniatures en plastique que je me mets à glaner et cet enrichissement passe à la mondialisation, les fabricants industriels. La spécialisations pour mieux diversifier les assemblages composites m'est accessible. Les pièces détachées se regroupent dans deux catégorie : d'un coté, les pièces connotées, anecdotiques et de l'autres, les pièces abstraites, géométriques, industrielles. Je joue avec ça, parce que les frontières sont floues et il s'agirait plutôt de semi-concret, de semi-abstrait parce que chaque module est en soit un ready-made détourné que j'ai expérimenté pour lui trouver une place. Le plastoc a mauvaise presse, c'est la matière des enfants, du pauvre.  



Le débuts dans la combinatoire plastique
La matière première de travail étant la pièce détachée, il va s'agir de la combiner, de l'agencer avec d'autres pour la détourner sans la dénaturer et provoquer alors de nouvelles représentations. Les contraintes sont de différents ordres, il peut s'agir d'harmonies géométriques et chromatiques, de cohérence de représentations technologiques, d'idée du laboratoire, de plantes mutantes, de fausse machines aux fonctions mystérieuses, de mouvements suggérés, de mélanges d'échelles, de transfos, de tuyaux-câbles et fibres optiques*. Il y a la faisabilité qui nécessite de nombreuses techniques de fabrication, la solidité finale des oeuvres. Les modèles moléculaires, les modules à picots, les Bioballes permettent des connectiques et des transversalités nouvelles un regard machinique concret et réel. Le tranchage des pièces permet de multiplier les associations et donne l'occasion aux oeuvres de s'agrandir et s'expanser dans la 2D avec les sculptures planes, les paysages bas-reliefs, les tampons (les pièces tranchées gagnent en abstraction et leurs sections encrée, leurs ombres noires, leurs empreintes peuvent se superposer et se multiplier).  
*fibre optique, transfo, orange fluo, bleu vidéo, représentation de l'eau, sont initiés par les concepts olofiens Cf. Site       


Optimisation des grands ensembles dans la pratique concrète des années 2000 jusqu'à aujourd'hui
Il a fallu organiser et classer l'accroissement continu du stock de ce ces milliers de pièces détachées.(cf. article sur le site) pour mieux gérer les oeuvres qui en résultent et optimiser les directions qu'on prise mes chantiers. Les pratiques, les techniques se sont améliorées avec ma propension à vouloir toujours plus de recherches d'enrichissement dans les détails, dans les réglages minutieux, les possibles améliorations. 


Le travail de la pièce détachée à l'épreuve de l'atelier
sciage, ébarbage, découpages, déformation, limage, ponçage, traçage, perçage, ajustage, chevillage, collage, soudure, colmatage, renfort, enduit, peinture
Il s'agirait de savoir et d'accumulations d'expériences. L'outillage est miniature, on travaille sur des table.  



3D :  Le Labobiob : Le nom de cette installation vient de ma collection de plusieurs Bioballes. C'est la représentation sur des tables, d'un laboratoire à échelle humaine au maximum alchimique, mais en veille, inerte dont le coeur, l'essence  est en platsique. On suppose des process avec ces modules les modules qui sont diversement placés dans l'espace. On fait des liens pour constater des transformations, des transmutations, des colorations, des rapprochements avec une deuxième familles de modules que sont les models moléculaires. Au départ, il y a deux familles d'objets qui se marient entre eux. De-ci, de-là, d'autres petites sphères, des sphères à picots, des compartiments demi-sphériques, des échantillons de matières industrielles, du gros bulle-pack mais encore, il y a d'autres mélanges, on y voit le chaud, le refroidissement, le froid, l'infiniment petit, des instruments bizarres de mesures, des petites machines étranges, de drôles de représentations, du tuyautage, des dérivations. On tend vers une pratique magique expérimentale moderne, il y a un mini-ordinateur (laptop) en veille, des boutons de commandes, des voyants (en veille), quelques petits moteurs (au repos). Avec une réalisation, on se rapproche de l'idée de centrifugeuses fantaisistes, avec une autre une machines miniaturisée futuriste. L'idée de départ est l'expérimentation sur les modules que l'on peut avoir en grand nombre et qui ont la particularité d'avoir des formes et des couleurs et dimensions rapprochées. Il y a un côté atelier de fabrication mais on ne sais pas de quoi. Plusieurs pistes sont là pour faire des suppositions, on voit des sachets de granules  (matière première industrielles des plastiques), des cuves avec des liquides divers sous les tables, des bidons de produits chimiques, des bains, des circulations suggérées par des électropompes. C'est un laboratoire et il y a un grand nombre de choses à regarder mais le laboratoire traditionnel avec tout ses objets en verres, ces tubes, ces serpentins n'est pas là. Les machines des laboratoires sophistiqué d'aujourd'hui ne sont pas là non plus. Tout ces agencement plastiques nous renvoient à l'enfance, il y a des parties en maquettes, il y a ces couleurs de conventions (bleu, rouge des tuyaux, orange fluo chauffant. On croit reconnaître la provenance de rares objets, il n'y a quasiment pas de jouets ni davantage de Lego et la collection est importante, riche et diversifiée, cohérente. On y trouve par ailleurs l'essentiel des meilleures pièces noires, notamment extra-européennes.    


3D :  Les saynettes miniatures avec des sculptures composites simples et des petits personnages, des animaux et autres mutations dans des décors et dioramas.
C'est une manière d'opérer des croisements avec certains accessoires des oloferies, notamment les petits. Cette pratique permet des prises de vues, des montages et traitements divers avec photoshop.



2D :  Les sculptures planes combinant le presque abstrait pas tout à fait concret, qui donne à regarder, chercher les enrichissements dans les détails, admirer le savoir faire, la fabrication minutieuse (les pièces sont travaillées en conservant leur aspect premier, sans peinture).


2D :  Les 1000 tampons où le travail de combinatoire s'est le mieux développé. C'est également dans ce domaine que les pièces plastiques peuvent être modifiées à l'extrême, c'est à dire déformées à chaud pour avoir des variations et faire disparaitre leurs fonctions d'origines bien souvent technologiques. Cette pratique permets de faire de grandes composition et de créer des multiples, artisanalement sur du beau papier pour rendre mon travail accessibles au plus grand nombre. Ces encrages sont à leurs tours modifiables sur photoshop.