L'installation-spectacle est automatisée et se déroule dans une
soute de péniche, stationnée à quai. C'est le moyen le plus simple pour
faire descendre le spectateur à l'intérieur d'un dispositif mobile
automatisé qui occupe toutes les parois de la soute du navire. C'est la
solution pour que le spectateur se retrouve immergé au milieu de la
machinerie qui ne s'arrète pas, cette grande boucle visualo-sonore qui
provoque des sons, des évènements qui défilent du sol au plafond.
Approche de l'installation machinique où depuis le quai,
on entend déjà un peu ce qui se passe dans la péniche mais les sons
sont étouffés, la soute étant recouverte en partie de ses propres
plaques d'étanchéïté. Il y a une passerelle et un escalier
d'échafaudage pour accéder dans la calle. Le spectateur va traverser un
premier sas avec portes et rideaux lourds pour accéder au premier
espace.
Premier espace, des objets supendus à trois câble
défilent à trois vitesses différentes (15cm/s ; 22cm/s ; 30cm/s
). Des outils, des ustensils viennent percuter, frotter un agencemment
d'objets momentanément sonores ou les évitent. La partition de musique
concrète est matérialisée par la boucle la plus lente qui définit un
cycle de quelques minutes qui se répète, qui tourne dans le sens de la
visite. Il y a des micros proches des évènements, les sons produits
sont diffusés
et modifiés en direct. Des haut-parleurs diffusent aussi des sons
complémentaires qui se trouvent être synchronisés aux évènements
sonores concret du premier espace (anticipation des sources qui se
révèleront dans le troisième espaces). Des sons améliorés de reflux et
de vagues s'échouant, dans une pulsation plus lente et répétitive,
viennent équilibrer ce monde sonore concret. Les évènements oscilent
entre de mouvements grâcieux et le tintamare.
Le spectateur réalise qu'il va faire un parcours mais ne sait pas à
quoi il
s'attend après cette surpise parce qu'il voit que la soute est
divisée par des
parois acoustiques isolantes (balots de laine de verre empilés).
Il y a des rails d'évitement en amont des obstacles qui modifient les parcours d'une
partie des objets
suspendus, ou leurs donnent des balancements, ou les redressent pour
franchir les passages des cloisonnements. L'orchestre d'objet est
composé d'éléments de carrosserie de voiture, des gros objets en
plastiques, un soufflet relié à un orgue bricolé, des cordes
résonnantes.
Visuellement encore, en plus des objets suspendus défilant pour générer des actions
sonores concrètes, il y a des drapeaux des galons qui
viennent en contrepoint des rythmes produits.
Dans le deuxième espace qui correspond à l'avant du bateau,
après le passage d'un deuxième sas, le spectateur découvre aux deux
angles de la soute, les grandes poulies inclinées, qui permettent aux 3
filins de tourner. Ces grands rouages avec
tenseurs font penser au machineries de tirre-fesses des station de ski.
Il y a au centre un vélo suspendu, incliné et ses roues sans pneus
tournent par friction sur un des filins. Ce dispositif enclanche une
machinerie sonore concrète installée sur le châssis du vélo qui est
augmentée par action de quelques objets accrochés aux filins qui passent.
Troisième espace, le couloir : après avoir
franchi un
autre sas, on découvre un espace encore mieux isollé et le plafond est
plus bas. On va longer cette fois-ci de près les ustensils qui défilent
et qui jouent la suite de la partition qui va se révéler différemment
avec des
objets plus petits posés sur des étagères et qui entrent en action (un
grillage est tendu tout du long par sécurité). La possibilité de faire
dispositions linéaires d'objets permet de placer des séries identiques
avec des multiples. Des haut-parleurs
diffusent les sons, dans la syncrhronicité des évènements vus et captés par
les micros du premier espace. Des machines électroniques ont modifié
ces sons qui sont commandées par des capteurs positionnés sur le filin
principal
(15cm/s) qui enclanchent mécaniquement les séquences ou les coupent
(on/off). C'est une nouvelle piste sonore répétitive avec des arpèges et accords instrumentaux qui est aussi diffusée.
On aboutit à la salle des machines où l'on trouve
aux
angles la deuxième série de grandes poulies et au centre d'autres
poulies couplées à un moteur électrique servent à
l'entrainement des 3 filins. C'est là aussi que se trouve tout le
matériel
électronique dont certains potentiommétres sont piloté par des petits
mécanismes automatisés (potentiométres d'effets, de table de mixage,
d'amplificateurs, etc). Un magnétophone (4 pistes) lit une bande
magnétique qui
tourne en boucle, c'est la source des sons diffusés dans le premier
espace et le couloir (le défilement de la bande magnétique et ceux des
filins ne demandent pas à être pas en phase, dans le jargon musical,
ils ne sont pas callés).
Il y a là aussi la première version de l'aquarium à mouches qui paraît aujourd'hui incongru (voir sa
description plus bas). Plus une idée satellite : un moniteur vidéo est relié en direct à une
caméra qui capte le défilement de l'eau du fleuve.
Il est enviseageable de faire tourner au ralenti le moteur
(débrayé) du bateau qui se trouve de l'autre côté, plutôt que d'en
diffuser un enregistrement.
notes de 2023
Le contexte technnologique en
1987 est très particulier parce que c'est la période où le matériel
électro-acoustique fonctionne en analogique et c'est l'année où le premier sampler
arrive dans les studios de composition acousmatiques. Tous ce ce
matériel est difficilement disponnible et le numérique va tout
révolutionner dans les 00's.
Les
interfaces pour piloter les systèmes électro-acoustiques n'existent
pas, les moteurs asservis non plus. Les
logiciels d'ordinateurs et les accessoires de robotiques grand
public d'aujourd'hui faciliteraient grandement le traitement et
la diffusions des sons, la complexifications des orchestrations.
H-B & B
demanderait beaucoup de collaborations (ingénieur, techniciens, directeur artistique, compositeur).
Exemples d'ultimes augmentations machiniques avec la péniche
Une roue à aube est installée
le long de la coque du navire. Elle est entraînée par le courant du
fleuve et son énergie cinétique va entrainer des mécanismes
visualo-sonores tournants (tinguéliens) par l'intermédiaire d'un arbre
et de poulies et courroies sur le ponton ; un grand rotorelief tournant
flotte à la surface de l'eau en aval.
Les pâles d'une éolienne
tournent toutes seules où bien à des vitesses fausses relativement au
vent (un moteur asservi fait tourner les pâles à des vitesse
variables).
La nuit, des éclairges
variables sont pilotés à des vitesses correspondant à la partition de
la boucle, ou bien à la vitesse du courant fluvial, des flux de
circulation routière alentours, etc.
À
l'intérieur tout le dispositif électro-acoustique est numérique et
pilotable par des capteurs, des interfaces, par un ordinateur pour des
diffusions sonores complexes, des projections d'images, hologrames et
jeux de lumières automatisés.
La visite de H-B & B peut devenir le scenario de l'oeuvre transférée dans la réalité virtuelle.
Les Aquariums
à Sons 1987 au début des 90's
Le principe des
aquariums à sons est des faire voire des
évènements sonores automatisés dont le son
est masqué par du vitrage, intégralement et en même temps, de créer des
perturbations visualo-sonores par des diffusions de sons par plusieurs
sources et systèmes électro-acoustiques, des casques pour entendre
faussement l'intérieur de l'aquarium.
L'aquarium de la mouche
A connu des évolutions et versions successives.
1) Au départ des mouches et un aspirateur suspendu, un tuyau (10cm en
pvc) relie l'aquarium à l'extérieur. Des casques d'écoute pour entendre
des mouches en vol tournants, effet stéréos accentués par des
manipulations à gauche et à droite.
2) Une mouche de farce-et-attrape au bout d'une tige tournante au
centre de l'aquarium. Un deuxième mécanisme actionne une came complexe
tournante qui fait varier l'altitude de ce mécanisme. Au sol, un bassin
aménagé où vit une petite tortue d'eau et suspendu en haut de
l'aquarium, un microphone tournant. L'aquarium est sur un caisson sur
lequel sont reliés trois casques d'écoutes mais les enregistrement de
vols de mouches qui sont donnés à entendre ne correspondent pas à ce
que l'on voit dans l'aquarium et sont travaillés dans plusieurs
séquences, plusieurs spacialisations qui s'enchaînent, en boucle.
3) Tous les mécanismes et les séquence sonors sont pilotés et
synchronisés numériquement. Le vol de la mouche se s'affine, elle peut
se poser, elle peut percuter une paroi de verre. Des sons automatisés
et tournant, en rapport au vol de la mouche dans l'aquarium sont
diffusés, spacialisés dans la pièce où se trouve l'aquarium.
L'aquarium de cuisine
Une installation- orchestre de petits instruments électriques de
cuisine, des accessoires de cuisine qui deviennent objets sonores par
l'action de mécanismes pilotés par des cames tournantes. De l'extérieur
on entend rien mais on peut mesurer visuelement la vraissemblable
cacophonie à l'intérieur vu qu'il y a des micros disposés comme il
faut. Il y a un micro tournant au centre et des casques d'écoute à
disposition reliés à un caisson sous l'aquarium. Ce que l'on entend
correspond presque à ce que l'on voit, une grande boucle
pré-enregistrée, mixée, spatialisée.
L'aquarium des machines à sons
Tout un dispositif de mécanismes mus par des cames actionnent les
potentiomètres d'une installation-orchestre de machines
électro-acoustique, magnétophone, synthétiseur, sampleur, effets, table
de mixage, amplificateurs, microphones et haut-parleurs. Le spectateur
n'entend pas les sons supposés émis par les actions sur les instruments
et de ce qui se passe à l'intérieur de l'aquarium : en réalité, une
cacophonie désynchronisée sans importance vu que tout les sons
visiellement probables sont pré-enregistrés, trafiqués, mixés et
diffusés dans des casques d'écoute mis à disposition des spectateurs.
Fisher price activity center System
Ce petite malette concentre plusieurs activités ludiques pour
éveiller les bambins en les incitant à effectuer des gestes simples,
tourner, translater, frapper. Tout le monde l'a essayé, c'est devenu un
classique et l'oeuvre consiste à en placer un exemplaire dans un
aquarium et d'actionner les activités par des petits mécanismes
automatiques. Les vitesses des mouvements sont moyennes et les moteurs
ne sont pas synchronisés entre eux et cet orchestre machinique
joue, visuellement, une cacophonie monotone. Des
microphones, bien disposés, captent faussement certaines actions,
complètent l'occupation de l'espace et soulignent l'objectif réel de
l'aquarium. L'aquarium est posé sur un socle sur lequelsont connectés
des casques audio et à caché à l'intérieur, tout le matériel
électro-acoustique nécessaire. Une boucle temporelle d'une trentaine de
secondes a été composée avec des sons magnifiés et inspirés de ceux
sensés être émis par l'activity center. La pulsation et les rythmes
suivent à peu près les mouvements mais les sons se trouvent
synchronisés, organisés, traités par des effets et spatialisés. La
partition est orchestrée avec des sons et des résonnances
complémentaires
Le sas fin 80's -> Le Grand Ventilateur milieu 90's
Un espace fortement cloisoné et accessible par un sas va permettre au
spectateur-regardeur d'être confronté brusquement à
des environnements machiniques extrèmes, lui procurer des sensations fortes et inédites.
À l'intéreur d'un espace clos, avec différents moyens pour protéger le
spectateur-regardeur (bouchons et casque ant-bruit), plusieurs versions du sas se sont
développées avec ce concept. La machine dépasse le
seuil de tolérence sonore pour l'homme mais n'est pas pour autant
dangereuse, c'est une expérience forte et physiquement faisable.
Au commencemment, une cave entirèrement tapissée de boite d'oeufs, avec
un sas d'entrée dans laquelles on diffuse un pot-pourri de la musique
rock locale, du bruit blanc.
Puis conteneur maritime pour produit congelés, sur-isolé avec sas dans
lequel le spectateur se trouve face un ventilateur puissant,
sur-sonorisé (faussement), avec option grand froid et anoraks.
|
|
![]() |
montage (photocopie) 1991 |